Thésée (sur un ton doctrinal)
- Soyons adultes et raisonnables. Nous divorçons, c’est un fait. Nous n’avons pas réussi à nous entendre, mais nous ne sommes pas obligés de nous tourner le dos. Soyons intelligents. En ce qui concerne les meubles, nous pouvons nous les partager équitablement. Quant aux enfants, leurs affaires, nous les leur laissons, cela va sans dire.
- C’est ça, c’est ça. Il y a une chose que tu oublies, mon canard, ce me semble. L’adultère est une cause légale de divorce, et c’est toi qui m’a trompée avec ta secrétaire. Nous ne sommes pas obligés de nous tourner le dos: mon œil! Les meubles, donne les moi tous! C’est toi le fautif! Quant aux enfants, j’en aurai la garde, tu peux compter sur moi ! La voiture, ne me la donne pas! Je m'en fiche! Garde la toi, cette poubelle sur roulettes! Tu en auras un bien meilleur usage que moi. A propos des affaires des enfants, ne les leur laisse pas, cela leur est sûrement égal: tu n’as jamais rien voulu leur acheter!
- Je serais donc le seul responsable selon toi? C’est trop facile. Si tu n’étais pas aussi possessive et aussi autoritaire, nous n’en serions pas là! J’ai payé ces meubles avec le salaire de mon travail, et j’en veux ma part. Donne la moi ou je te fais un procès ! Ne m’y oblige pas ! Tu ne veux rien savoir, et c’est tant pis pour nous et les enfants. Ton ressentiment, explique le leur et nous verrons bien comment ils réagiront. Je suis fautif ? Persuade les en ! Le mieux, crois-moi, est de se mettre d’accord. La raison est de mise dans notre situation.
- Tu me parles de raison? Garde les toi, tes conseils, et va donc voir ailleurs si j’y suis! Les hommes, vous êtes bien tous les mêmes. Et puis, pendant qu’on y est, tiens (elle lui lance l’alliance à la figure): l’alliance de ta mère, redonne la lui et débarrasse-moi le plancher!