Retour à l'accueilL'avenir de SFARCivad et celui de Montchanin sont indissociables! Dans un contexte économique des plus catastrophiques que l'on ait connu depuis des décennies, l'annonce par AREVA de sa volonté de se séparer de SFARSteel sonne le glas pour les cent soixante dix salariés que compte l'entreprise, mais aussi pour bien des ambitions de notre commune et de son canton.Le scénario se déroule inéluctablement depuis décembre 2007 et semble n'avoir fait l'objet d'aucune modification notoire quant à son dénouement. Onze mois plus tard, le moral est en berne et le sentiment qui prédomine est celui un abandon pur et simple de l'entreprise et de ses salariés. La seule offre qui soit faite est celle d'un repreneur (Sotralentz) dont on peut légitimement s'interroger sur sa capacité à faire perdurer et l'activité et le site industriel. Cette hypothèse s'apparente plus à la chronique d'une mort annoncée qu'à une perspective de rebond. On est en droit de s'interroger sur les motivations d'AREVA à condamner aussi brutalement une entreprise dont le savoir-faire n'est plus à prouver dans la fabrication de pièces nucléaires pour lesquelles son carnet de commande n'a jamais été autant fourni. Au bout du compte, le constat semble aussi simple qu'est dramatique pour les salariés, la perspective de la cessation à court terme de leur activité. Le cortège des difficultés auxquelles ils sont malheureusement condamnés pèse de bien peu de poids en face des stratégies financières qui prédominent. Aujourd'hui, l'ensemble des personnels et de leurs organisations syndicales ont manifesté leur refus de la vente de leur entreprise et la légitime exigence de leur maintien dans le giron d'AREVA. Et pour avoir arpenté avec eux les rues de Montchanin, je les ai trouvés bien seuls à manifester leur désarroi quant à l'avenir qu'on leur réserve. Aucune écharpe tricolore n'est venue se joindre à eux pour témoigner d'un quelconque soutien, aucune présence de ces militants de gauche qui se gargarisent pourtant de mots à l'égard du libéralisme financier et de ses effets désastreux sur notre vie quotidienne. Aucun message public de soutien à leur action. C'est un peu comme si cette affaire de la SFAR-Civad était entendue, ou qu'elle ne concernait finalement que celles et ceux qui y travaillent et que le bras de fer entre eux, modestes salariés de leur petite entreprise et la table ronde des actionnaires, n'intéressait déjà plus grand monde. La manifestation de ce matin du 13 novembre, onze mois jour pour jour après l'annonce par AREVA de son intention de se séparer de SFARSteel, la mobilisation, une année durant des personnels, l'énergie syndicale déployée, tout cela ne saurait pourtant être rangé au rayon du folklore ouvrier mais appeler, au contraire, respect et solidarité ! On est endroit d'attendre, ici et aujourd'hui, la manifestation d'une volonté sans faille à défendre, farouchement, la juste revendication de ces salariés. Les poignées de main de compassion, les absences poliment excusées n'y suffisent pas quand il faut, avant tout, de l'énergie, de la détermination, de l'engagement. La responsabilité des pouvoirs publics, à tous les niveaux de décision, réside autant dans la défense des intérêts des salariés - qui sont aussi des citoyens - que dans celle du maintien du tissu industrel sur le territoire local. Aucun argument - s'il n'est solidement démontré - aucune logique - si l'on exclut celle du profit maximal - ne saurait en effet contredire l'exigence qu'il y a, pour une entreprise de la taille et de la responsabilité d'AREVA, de se soucier aussi de l'aménagement des territoires. Car la question qui se pose - sans gommer celle de la situation des salariés - c'est aussi celle de la préservation des équilibres territoriaux dans une perspective, à tout le moins de maintien, sinon de développement économique. La disparition de SFARCivad condamnera inéluctablement Montchanin à ne plus développer qu'une stratégie résidentielle. Elle augmentera sa marginalisation dans le contexte communautaire et l'enfermera définitivement dans le seul souvenir de son glorieux passé industriel. C'est une perspective bien triste. A la récession économique à laquelle nous ont conduit les scandaleux errements des profiteurs du libéralisme financier, il serait dramatique de devoir faire le constat qu'on associe le fatalisme improductif de la puissance publique. Les salariés scandaient ce matin qu' "AREVA a les moyens et le devoir de sauver les emplois sur la commune de Montchanin"; il faut aussi que ceux qui ont la charge de la gestion des affaires publiques en soient intimement persuadés et qu'ils posent clairement sur la table des négociations, les enjeux individuels et ceux de la collectivité pour les confronter aux arguments de Mme Lauvergeon. C'est le moins qu'on puisse espérer. Daniel AUDUC - 13 novembre 2008
Retour à l'accueil. Retour à l'accueil.