Retour à l'accueilDe quelle politique familiale parle-t-on ? Bien que les politiques familiales ne soient pas apparues dans ses priorités, N. Sarkozy, opportunément en temps de crise, salue les familles en rappelant qu'au fondement de la société, elles sont le lieu privilégié des solidarités. Mais les mesures annoncées le 18 février par le chef de l'Etat n'ont qu'une portée limitée et temporaire et l'on ne peut que regretter leur absence de caractère pérenne et structurel. On doit par ailleurs nourrir de vraies inquiétudes quant aux
modes de garde du jeune enfant qu'il se propose de privilégier, et l'idée d'exonérer les entreprises de leur contribution aux allocations familiales apparaît bien contraire au principe de solidarité nationale. La revendication, pourtant légitime des associations de familles,, de l'extension des allocations familiales au premier enfant n'a pas été retenue. La prime octroyée de 150 ? aux familles bénéficiaires de l'allocation de rentrée scolaire (ARS), contrairement à cette dernière, ne tient pas compte du nombre d'enfants, ce qui en limite l'intérêt pour ceux qui en ont le plus besoin. La revendication d'un revenu de solidarité pour les jeunes, sans condition de ressources, jusqu'au premier emploi stable, n'est pas non plus satisfaite. Elle se révèle pourtant indispensable dès lors que l'on sait qu'avant 25 ans, ils ne seront pas plus concernés par le R.S.A. demain qu'ils ne le sont aujourd'hui par le R.M.I.. Les mesures fiscales, malgré leur progressivité au regard du nombre d'enfants, laissent de côté les plus démunis puisque plus de la moitié des familles ne sont pas imposables sur le revenu. ( ce qui ne signifie pas que soient tous considérés comme des « démunis » les non assujettis à l'impôt sur le revenu qui savent profiter des nombreuses « niches » et exonérations fiscales.. .) Quant au revenu du travail, qui doit être la première des ressources des familles, la proposition du partage par tiers des profits pour suppléer à la stagnation des salaires n'est qu'un gadget malhonnête appuyé sur l'illusoire actionnariat populaire qui ne saurait leurrer les travailleurs. En un peu plus de deux décennies en effet, la part relative des salaires dans la valeur ajoutée a baissé de près de 10 points au bénéfice de celle de la rémunération du capital. C'est donc du partage de la valeur ajoutée qu'il faudrait discuter si l'on veut donner du sens à ce nouveau gadget présidentiel et de la valeur à la hausse espérée du pouvoir d'achat des familles.
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